Pathologies de l'amiante
Les fibres d’amiante peuvent avoir un diamètre 2000 plus petit que celui d’un cheveu. Invisibles dans les poussières environnantes, elles sont inhalées et peuvent se déposer au fond des poumons, puis migrer dans l’organisme. Piégées dans divers organes, elles peuvent provoquer plusieurs pathologies, qui ont plusieurs caractéristiques communes :
- un temps de latence important ;
- une persistance du risque toute la vie durant ;
- un risque d'apparition corrélé à la dose cumulée d'amiante inhalé (relation dose-effet).
La pathologie pleurale bénigne
La pleurésie asbestosique bénigne
La fibrose de la plèvre viscérale
Le mésothéliome (cancer de la plèvre)
La pathologie pleurale bénigne
Les lésions bénignes de la plèvre sont de loin les maladies liées à l'amiante les plus fréquentes.
Les plaques pleurales
Elles sont presque toujours asymptomatiques et de ce fait découvertes à l'occasion d'examens radiologiques systématiques, prescrits dans le cadre de la surveillance de sujets exposés ou ayant été exposés à l'amiante, ou à l'occasion d'affections respiratoires diverses.
La pleurésie asbestosique bénigne
Le temps de latence de la pleurésie asbestosique bénigne est en moyenne de 30 ans mais quelques observations témoignent d'une apparition parfois précoce.
La fibrose de la plèvre viscérale
Elle témoigne de niveaux d'exposition en moyenne plus élevés que ceux qui sont responsables des plaques. De plus, son retentissement fonctionnel peut être important, contrairement à celui des plaques.
L'asbestose
Le terme asbestose est réservé à la fibrose interstitielle pulmonaire induite par l'inhalation d'amiante.
Les niveaux d'exposition nécessaires pour provoquer une asbestose sont importants. C'est donc une pathologie rare comparativement à la pathologie pleurale asbestosique bénigne.
Certaines asbestoses sont très peu évolutives, d'autres sont susceptibles d'évoluer progressivement vers une insuffisance respiratoire sévère.
Le cancer broncho-pulmonaire
Depuis 1955 de nombreuses études ont démontré sans équivoque que la mortalité par cancer broncho-pulmonaire est plus élevée parmi les travailleurs exposés à l'amiante que parmi la population générale.
Chaque année en France, environ 25 000 cancers du poumon sont diagnostiqués. Parmi eux, 8 à 10 % sont causés par l’inhalation d’amiante, associée ou non au tabac. Le tabac et l’amiante sont des facteurs capables de provoquer un cancer du poumon. Leur association a un effet cancérogène puissant car ils agissent alors de façon synergique. Leurs effets se multiplient. Le tabac entraîne un risque relatif de 10 pour le cancer du poumon ; l’exposition à l’amiante multiplie par cinq le risque de voir se développer un tel cancer par rapport aux individus non exposés. Pour un fumeur exposé professionnellement à l’amiante, ce risque est de 10 x 5 = 50.
Le mésothéliome (cancer de la plèvre)
Par rapport au cancer du poumon, le mésothéliome (un des cancers de la plèvre) reste un cancer assez rare. Le mésothéliome se traduit par une tumeur qui atteint la plèvre, plus rarement le péritoine (membrane protectrice des intestins dans la cavité abdominale) ou le péricarde (membrane qui entoure le cœur).
Ce cancer est LA maladie de l’amiante, car plus de 90 % des cas sont liés à l’inhalation de ces fibres.
Il faut en moyenne 20 à 40 ans pour que se déclare un cancer du poumon ou un cancer de la plèvre dû à l’amiante- autrement dit, longtemps après le début de l’exposition. Les cancers observés aujourd’hui sont provoqués par une inhalation d’amiante dans les années 1950-1980.
Autres cancers
Un lien possible avec une exposition à l'amiante a été évoqué pour plusieurs autres cancers, dont le plus suspecté serait le cancer du larynx.